Le staff technique, élément clé du bon parcours de Valenciennes en L2

6 mars 2020

Le club du Hainaut, 8e de L2 malgré des moyens limités, doit une partie de sa réussite à l’organisation de son jeune encadrement technique.

La réussite du VAFC, 8e de L2, meilleure défense du Championnat au matin de la 28e journée (19 buts encaissés), s’appuie aussi sur le travail et la complémentarité de son encadrement technique. Interdit de recrutement avec une masse salariale encadrée, le club du Hainaut repartait l’été dernier d’une page blanche puisque doté d’un effectif famélique (10 joueurs encore sous contrat) et contraint de reconstruire en partie son staff. « Réginald Ray (qui vient d’être nommé au Mans) était en fin de contrat et repartait avec son adjoint, son entraîneur des gardiens et son préparateur physique, explique Olivier Guégan, le coach de VA, 47 ans. Ahmed (Kantari avec lequel il avait joué à Brest) et Nico (Rabuel) étaient sous contrat. Cela m’a fait gagner du temps dans la compréhension du club. Les planètes étaient alignées. Je voulais un staff travailleur, jeune et changer les méthodes. J’ai fait venir Jérémie (Janot, préparateur des gardiens) et Manu (Vallance, préparateur physique), qui avait un double profil terrain et analyse des données. »

Chaque membre, en formation permanente, a trouvé sa place. Le quinté s’articule autour d’un fonctionnement identifié sans que personne, derrière l’entraîneur en chef qui décide de l’orientation tactique et donne l’intensité au coeur du jeu pendant les séances fortes, ne se sente exclu, réduit à un rôle de porteur de ballons ou hiérarchisé. « Comme les joueurs, ils ont ma confiance, mon écoute, un cadre et toute la latitude pour s’y exprimer », poursuit le coach des Valenciennois, en déplacement ce vendredi soir à Grenoble (9e). Et des tâches croisées et variées qui remplissent pas mal leurs longues journées.

Nicolas Rabuel, adjoint, 42 ans

L’ancien défenseur de Boulogne-sur-Mer est arrivé à Valenciennes en novembre 2013 où il a commencé à travailler avec le technicien belge Ariel Jacobs. « Mémoire » du club chargé d’en assurer la continuité, il a notamment assumé deux fois un intérim de trois semaines au chevet de l’équipe première après le départ de David Le Frapper (2016), avant l’arrivée de Faruk Hadzibegic (2016), puis au départ de ce dernier avant l’arrivée de Reginald Ray (2017). Il participe à l’élaboration des séances d’entraînement, s’occupe une semaine sur deux de décortiquer l’adversaire, participe aux échauffements et prépare, comme Kantari, les clés USB alimentées en montages vidéo à destination des joueurs ou de l’équipe. Il se présentera cette année pour la troisième fois à l’examen du BEPF, le Brevet d’entraîneur professionnel. « Olivier pilote à 90 % pendant les matches mais on ne s’interdit pas d’apporter nos conseils et nos correctifs aux joueurs », dit-il.

Ahmed Kantari, adjoint, 34 ans

L’ancien défenseur de Lens ou de Brest a volontairement stoppé sa carrière à Valenciennes en décembre 2018. Pour enfiler le mois suivant le costume de technicien qu’il avait essayé en épaulant deux fois par semaine l’entraîneur Georges Tournay, responsable du pôle Espoirs de Liévin. Réputé pour arriver tôt au centre d’entraînement du Mont-Houy chaque matin (7 heures), il s’est immergé dans la maîtrise des outils informatiques (par exemple le logiciel de montage vidéo sportscode) dès ses quinze premiers jours pour rattraper son retard fonctionnel. Réputé proche des joueurs, lui aussi élabore les séances, décrypte le mardi, pendant six à huit minutes, les deux dernières rencontres des équipes adverses en alternance avec Rabuel. Enfin, il assiste Olivier Guégan pendant la semaine ou au cours des matches selon son ressenti, en intervenant avec parcimonie, par exemple, sur les placements et les comportements. « Je garde mon objectivité, précise-t-il. Les joueurs te respectent si tu ne leur mens pas. Il faut être précis, professionnel et apporter de la compétence pour accompagner leur progression. »

Jérémie Janot, adjoint, en charge des gardiens, 43 ans

L’ancien portier de Saint-Étienne, né à Valenciennes, a mis un terme à sa carrière début 2013 puis a débuté sa reconversion technique au centre de formation des Verts, avant d’enchaîner deux saisons à Auxerre (L2). Arrivé l’été dernier, il récolte le fruit de son travail avec l’excellente saison de Jérôme Prior. « Je suis là pour aiguiller l’entraîneur et lui dire ce que je pense, détaille-t-il. On participe à tout. Olivier nous questionne et nous écoute. Je me sens adjoint et non uniquement en charge de l’échauffement des gardiens. » Le jeudi, veille du match, ou le vendredi matin, il présente les forces et faiblesses du gardien adverse, son comportement sur les phases arrêtées. Il cale la préparation des gardiens les 25 premières minutes des séances en fonction des thèmes athlétiques ou tactiques retenus. « On a des enfants de l’âge des joueurs, cela facilite la compréhension même si c’est la génération des réseaux sociaux », explique-t-il.

Emmanuel Vallance, adjoint, préparateur physique, analyste des données, chargé de la ré-athlétisation, 36 ans

Ancien adjoint d’Albert Cartier à Metz, Sochaux ou au Gazélec Ajaccio, de Claude Puel à Nice, cet ex-ingénieur informaticien a connu Olivier Guégan lors d’une formation vers l’emploi assurée par l’UNFP et est resté en contact. Il prépare son doctorat de STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives). Et partage ses missions entre le terrain, l’analyse des données GPS et des questionnaires de ressenti des joueurs (échelle de Gunnar Borg). Il accompagne aussi leur retour à la compétition. « Mon travail est au service du projet de jeu et de la thématique quotidienne, témoigne-t-il, avec par exemple une dominante aérobie (course lente) le lundi. La semaine doit être équilibrée. Plus la compétition approche, plus on raccourcit la durée et on augmente l’intensité. »

Article : L’Équipe – Vendredi 6 mars 2020 – Joël Domenighetti

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